Compositeur peu compris de son vivant, profondément et viscéralement russe, la vie de Moussorgski est une lente mais inéluctable descente aux enfers.

Son importance est décisive dans l’histoire de la musique. Il faut d’autant plus le souligner que le reproche « d’amateurisme » qui est fait aux membres du « groupe des Cinq » dont il fit partie et la volonté de son ami Rimski-Korsakov à vouloir réorchestrer ses œuvres après sa mort, pourraient laisser croire à un compositeur malhabile. Malgré la brièveté de son existence, Moussorgski s’est employé tant dans ses mélodies que dans ses pièces pour piano et ses opéras à se forger un langage neuf, synthèse du folklore avec sa richesse rythmique et harmonique et de la musique post romantique de son temps. Dans ses opéras et surtout son chef-d’œuvre Boris Godounov, Moussorgski, pour lequel toute musique est issue des inflexions de la langue, est le premier à adopter un style de dramaturgie où les foules deviennent de véritables personnages, témoignant d’une conscience sociale prémices des événements de 1905.

Son œuvre marque profondément les compositeurs du début du XX° siècle dont Debussy qui, ébloui lorsqu’il les découvrira, en sera profondément influencé.